Euripide trilogie

D’après Euripide

CRÉATION 2025 – 2026

Le titre pour l’instant est provisoire. Il raconte le projet, c’est-à-dire la rêverie née de trois pièces d’Euripide et le désir de les rassembler en un même et grand mouvement. Il induit aussi la dimension épique, le souffle, le nombre d’acteur.rice.s au plateau qui participeront de cette aventure.

Il y a donc, au départ, trois pièces d’Euripide : Les phéniciennesLes Troyennes et Les Bacchantes. Trois états du monde par trois chœurs de femmes : la guerre, la résistance et le chaos. À partir de là, il s’agit d’écrire une épopée contemporaine sur une Méditerranée blessée, en tissant l’histoire de quatre femmes, comme les quatre points cardinaux, de ses rives.

Par ce projet, je souhaite continuer ma recherche autour de l’écriture et du langage que constitue le plateau de théâtre. À travers un dialogue avec Euripide, c’est une façon de lier deux désirs de littérature, antique et contemporaine, en une rencontre. C’est aussi la nécessiter de développer une dramaturgie sensible, à travers une série de résidences autour de la Méditerranée pour récolter des impressions, des sons, des lumières, des couleurs, des histoires, et tisser à partir de là une écriture empreinte de sensations.

Mon envie est, un peu à la manière de Pasolini, de se faire rejoindre les mythes et le quotidien, l’hier et l’aujourd’hui ; ou à la manière d’Iñárritu, de tisser des histoires parallèles qui se répondent. Une piste d’écriture est de faire coexister les années 60 – 70, années de conflits pour les pays méditerranéens, entre décolonisation, guerre civile, exil, et vestiges dictatoriaux, et les guerres du Péloponnèse dont s’inspire Euripide. Une autre piste est d’être radicalement contemporaine, en s’interrogeant sur la radicalisation nationaliste des pays du pourtour méditerranéen. Comment une mer si riche, carrefour, espace sans frontière, peut-elle être en même temps un syndrome de repli ?

Le désir de ce spectacle est né à l’amphithéâtre romain de Catane : dans cette ville aux prises avec la mer et le volcan, cet amphithéâtre a été autant conservé que reconstruit ; des maisons sont nés de ses ruines, lorsque ce n’est pas une église baroque. Les temps s’y superposent et nous racontent.

Louise Vignaud